mercredi 27 janvier 2010

EDITO


J'espère que vous avez pu profiter des séances de rattrapage offertes par Télérama. Il y avait une kyrielle d'excellent films à voir si on les avait ratés à leur sortie.

Cette semaine j'ai vu du très bon et du moins bon; une semaine normale sommes toutes.

Vous avez vu? Le blog s'est fait une petite copine: l'Association Place des Fêtes. N'hésitez pas à aller voir son site tout frais, tout beau. Si de votre côté vous voulez créer des liens avec "Vu au cinéma" faites-le moi savoir.

Tim Burton est nommé Président du jury du prochain Festival de Cannes. Ca risque d'être jouissif bien que la sélection officielle semble un peu tristounette.

Notez dès à présent que "Rosette" va nous emmenez au cinéma le mardi 2 février.

Bonne semaine à tous.

UNE PETITE ZONE DE TURBULENCES d'Alfred Lot


Acteurs: Michel Blanc, Miou-Miou,Mélanie Doutey, Gilles Lelouch, Cyril Descours
Pitch: une famille bobo traverse une période de crise.

Je ne sais pas quoi vous dire de cette comédie la plupart du temps ratée. Michel Blanc est parfois drôle en hypocondriaque, Miou-Miou est très mimi dans son rôle d'épouse légèrement adultère, Gilles Lelouch est très bien dans son personnage de condition modeste débarquant dans ce milieu bourge, aucun doute sur Mélanie Doutey, elle joue mal.
Qu'est-ce que je vais pouvoir vous raconter d'autre... Ah si! je vais vous parler de ma voisine; pas celle dont je vous ai déjà parlé à propos d'Une vie toute neuve" et qu'il faudra que je vous présente mieux à l'occasion. Non, je veux vous parler de ma voisine de "Starmania" que j'avais été voir il y a pas mal d'années au Casino de Paris. Devinerez-vous qui était ma voisine en ce dimanche après-midi? Non? Eh bien, c'était Miou-Miou! Qu'est-ce qu'elle était ( elle l'est encore) mignonne. Nous échangeâmes un regard. Je l'a sentie troublée à tel point qu'elle n'a pas pu m'adresser un mot par la suite. Entre Miou-Miou et Mimi tout était possible! Une grande histoire était en train de naître; nous aurions sillonné les océans la main dans la main, nous aurions construit un nid de tendresse sur les plages de l'île Maurice, nous aurions.... Je me suis réveillé alors que le générique de fin se déroulait sur un écran tout noir. Chienne de vie !?!

COMPLICES de Frédéric Mermoud


Acteurs: Emmanuelle Devos, Gilbert Melki, Nina Meurisse, Cyril Descours
Pitch: deux flics enquêtent sur le meurtre d'un jeune homme dont on découvre qu'il se livrait à la prostitution.

Au vu du scénario, on se dit que cela va être un polar de plus, qui plus est français. Rien qui tente vraiment sauf si l'on a rien d'autre à faire et qu'il fasse très mauvais.
C'est un tort.
Ce film est construit en parallèle.
Deux couples; un couple d'adultes, deux flics désabusés joués par Emmanuelle Devos et surtout Gilbert Melki parfait dans ce rôle. Un couple de jeunes qui rêvent d'une vie meilleure mais s'enlise dans la prostitution et l'horreur. Là aussi la distribution est réussie: Cyril Descours, nerveux, tendu, prêt à tout pour s'en sortir; Nina Meurisse, jeune fille prête à tout par amour. Son visage lunaire, son regard de myope convient à ce personnage partagé entre espoir et mal-être.
Parallèles aussi le déroulement de l'enquête et la découverte des faits tels qu'ils se sont passés.
Ambiance noire, scènes violentes de sexe et de crime, monde triste et désabusé, fin ambigüe. Est-ce cela qui m'a plu? Je n'en sais rien, mais j'ai bien aimé ce film.

mardi 26 janvier 2010

INVICTUS de Clint Eastwood


Acteurs: Morgan Freeman, Matt Damon, Scot Eastwood
Pitch: En 1995, Nelson Mandela utilise la Coupe du Monde de rugby qui a lieu en Afrique du Sud pour fédérer noirs et blancs.

Première scène: une route, à droite une pelouse sur laquelle des blancs jouent au rugby, à gauche un terrain vague où de jeunes blacks jouent aux foot.
(Presque) dernière scène: un petit black et des flics blancs ... je ne vais quand même pas vous raconter tout le film. Sachez juste qu'entre ces deux scènes M. Eastwood nous donne une leçon de cinéma. Aucun plan inutile, scénario tiré au cordeau, acteurs habités par leur personnage (excellentissime Morgan Freeman), scènes de rugby qui vous emmênent sur le terrain au coeur de la mêlée, images lumineuses... Rien que du bonheur!
Certes, les empêcheurs de tourner en ovale vous dirons que la réalité a été moins glorieuse qu'il n'apparaît dans le film, que la Coupe du Monde 1995 a été truquée (essai refusé à la France en demi-finale, All Blacks intoxiqués avant la finale), que Le parcours de Mandela n'a pas été aussi simple, que tout le monde est trop beau, trop gentil,que la solution de l'apartheid ne se résume pas à un match de rugby...
Laissez-les dire.Le cinéma n'est pas que politique ou psychologique; c'est avant tout un spectacle et croyez-moi, là c'est du grand spectacle.

mercredi 20 janvier 2010

EDITO


VU AU CINEMA a 8 jours. Il se porte bien et est très heureux des visites qu'il a reçu. Certaines personnes ont semble-t'il du mal à communiquer avec lui. Il ne faut pas lui en vouloir, il est encore petit. Je pense qu'il va très vite apprendre.
Merci à "frenchko" de nous rappeler le combat du Mélies à Montreuil. C'est vrai que le cinéma c'est des films mais aussi des salles. Il faut absolument maintenir ces salles qui proposent des films hors des grands circuits ou sont les gardiens d'une mémoire du cinéma.
Eric Rohmer, ce fin cinéaste est mort. Merci pour ses films.
Cette semaine, j'étais d'humeur francophile; deux films français, un film belgo-etc... Sentiment parfois d'avoir perdu mon temps.

Mr NOBODY de Jaco Van Dormael


Souvenez-vous de "Toto le héros"! qui pensait qu'on lui avait volé sa vie et imaginait ce qu'elle aurait pu être.
Mr NOBODY aborde un sujet similaire: qu'elle aurait été ma vie si j'avais fait tel ou tel choix à tel ou tel moment. Du coup, tout devient possible. Ce film explore tous ces possibles tous intéressants et tous valables.
Partant de là, Van Dormael, comme dans "Toto le héros",construit son film en mosaïque avec un rythme étourdissant. Ce ne sont plus des fash-back mais des touches de vies, qui vous touchent, vous émeuvent, vous font rire, qui sont sans doute des petits morceaux de vos vies. Le temps se plie, se tort, se déploie, se rétrécit, par en vrille, se Moebius (ça c'est pour faire l'intéressant).
On est pris dans un tourbillon, où les trouvailles, les fulgurances se succèdent à un rythme effréné. Certains disent que c'est un peu long. peut-être, mais où faire des coupures dans ce flot continu d'inventions cinématographiques.
Je comprends qu'on puisse ne pas aimer ce film; pour moi cela a été une pure jouissance jubilatoire.

LA DAME DE TREFLE de Jérôme Bonnell


Voilà un jeune réalisateur (33 ans) intéressant qui a le talent de créer des atmosphères. Peut-être avec vous vu "Le chignon d'Olga" ou "J'attends quelqu'un" où Jean-Pierre Darroussin était magnifique.
Là aussi il y a une très brève apparition de J-P Darroussin en vilain-méchant un peu caricatural.
Le scénario, inspiré d'un fait divers, est simple: un frère et une soeur,borderline,sont livrés à eux-mêmes, et vivent une relation fusionnelle jusqu'au jour où ça dérape.
Rien de bien original: petit loser, jeune nana hyper-excitée, etc...
Mais ce qui est intéressant dans ce film c'est la façon dont Jérôme Bonnell crée des ambiances. Maison paumée complètement bordélique, bar surpeuplés, surchauffés, poisseux, paysages vides.
Si vous avez un peu de temps, allez voir ce film,ne serait-ce que pour encourager le réalisateur à continuer de creuser son sillon.

LE BEL AGE de Laurent Perreau


Une jeune fille vit chez son grand-père... vous connaissez la suite puisque ce film, nous l'avons vu de milliers de fois.
Je n'allais pas voir ce film pour le scénario mais pour voir M.Piccoli si rare et découvrir peut-être une révélation, Pauline Etienne. Tous les deux jouent bien mais dans des rôles convenus: le vieux sage bourru et désabusé au coeur tendre, l'ado révoltée qui pique sa crise toutes les 30 secondes.
Voilà l'exemple typique du film français qui rabache des histoires nombrilistiques sans intérêt.
Comme disait le gardien de chèvre: "Circulez, y a rien à voir".

mercredi 13 janvier 2010

LES CHATS PERSANS de Bahman Ghobadi


Des jeunes musiciens iraniens décident de monter un groupe de musique underground et, faute de pouvoir se produire à Téhéran, ils envisagent de se produire en Europe.
C'est tout? Oui, mais il faut courir aller voir ce film.
D'abord l'ambiance de Téhéran où les moyens d'expression sont contrôler voire censurés. Il s'ensuit une atmosphère tendue, des dialogues bavards comme des incantations pour se libérer de ce poids.
Les jeunes acteurs, inconnus, semblent y jouer leurs vies et sont plus vrais que nature.
Et puis, la musique! Omniprésente, superbe, allant de l'undergroud le plus "under" possible au folklore iranien magique.
Encore une fois, mettez ce film dans vos priorités. C'est une vraie leçon de liberté à tout prix!

UNE VIE TOUTE NEUVE de Ounie Lecomte

Séoul 1975. Une petite fille de 9 ans, Jinhee, est abandonnée par son père dans un orphelinat de religieuses catholiques. Commence alors pour elle, le temps de l'attente. Dans l'espoir du retour, elle refuse toute tentative d'adoption; elle cherche la cause de cet abandon et culpabilise; elle noue quelques amitiés qui se défont lorsque ses petites amies trouvent une famille d'accueil. Elle en vient à faire un simulacre de suicide et on la perd dans la foule d'un aéroport.
Magnifique !!!
Cela est filmé avec une extrême pudeur, sans effet de caméra, avec peu de mots. La frimousse de cette petite fille exprime tout (dommage que des raisons techniques m'empêchent de mettre sa photo). Voilà, c'est simple, c'est beau.
Un conseil toutefois: apportez une ou deux boîtes de mouchoirs en papier. On ne sait jamais, des fois que vous soyez émus comme l'était ma voisine qui m'a pillée mon paquet de K.....x

BRIGHT STAR de Jane Campion



Au début du XIXéme siécle, à Londres, un jeune poète et une jeune fille, malgré les oppositions sociales et familiales, s'éprennent l'un de l'autre. Il décide de lui apprendre la poésie. L'amour devient passion. Il tombe malade et meurt à l'âge de 25 ans. Ce jeune poète n'est autre que John Keates, un des plus grands poètes romantiques dont les plus beaux poèmes furent inspirés par cette passion.
Jane Campion nous avait déjà décrit les feux de la passion dans la "Leçon de piano". Le cadre n'est plus ici les éléments déchaînés mais la campagne londonienne enchanteresse toute fleurie et pleine de papillons. Les intérieurs sentent la cire, le linge propre et le feu de bois. Elle est belle, lui est le beau jeune romantique ténébreux à souhait. Le directeur de la photo fait un travail superbe. Mais trop de beauté nuit. Plus le film avance, plus cela devient esthétisant, lénifiant, anesthésiant.
Bref je n'ai pas aimé ce film. Il faudra peut-être le revoir à la télé un dimanche d'hiver, devant une tasse de thé, à l'heure où l'esprit vagabonde dans un état un peu second.

lundi 11 janvier 2010

C'EST QUOI CE BLOG ?
Je ne suis pas un cinéphile averti ou un critique chevronné.Je ne sais rien du cinéma bulgare des années 40 et je ne connais pas le chef éclairagiste du dernier film mandingue.
Alors qui, que, quoi, dont, où ???
Je suis tout simplement quelqu'un qui très jeune a pris l'habitude d'aller au cinéma. Comme pour beaucoup d'autres de ma génération mon premier film fut "Blanche-Neige". J'ai maintenant beaucoup de temps disponible et je vais au cinéma régulièrement plusieurs fois par semaine.
C'est donc tout aussi simplement que j'ai eu envie d'exprimer ce que je pense des films que j'ai vu pendant la semaine.
Si cela vous intéresse, vous pouvez faire part de vos réactions.
Ce blog sera mis à jour le mercredi.