mercredi 31 mars 2010

L'ARNACOEUR de Pascal Chaumeil


Synopsis: les tribulations d'un "briseur de couples" à gages
Acteurs: Vanessa Paradis, Roman Duris, Julie Ferrier, François Damiens

Vous avez aimé les comédies sentimentales style "Pretty woman", "Nuits blanches à Seattle", "Quand Harry rencontre Sally", ...? Oui? Alors aller voir "L'arnacoeur", c'est une parfaite réussite du genre.
Les paysages sont beaux (Monaco et la Côte), la photo est lumineuse. Les acteurs sont brillants et au mieux de leur forme. Vanessa Paradis a mûri et n'en a que plus de charme; Roman Duris est craquant et au mieux de sa forme dans un rôle mi-tendre, mi-comique, le couple Ferrier/Damiens fonctionne à merveille dans des scènes désopilantes, etc..
Pascal Chaumeil, plutôt spécialiste de series-télé réussi là une très,très bonne comédie qui vous mettra du soleil plein la tête (et on en a besoin)

WHITE MATERIAL de Claire Denis


Synopsis: malgré la guerre civile qui couve dans un pays d'Afrique, la propriétaire d'une plantation de café refuse d'abandonner son exploiration.
Acteurs: Isabelle Huppert, Christophe lambert, Nicolas Duvauchelle

Pas de récit, pas d'histoire dans ce film. Juste des silouhettes qui "vivent" dans un temps suspendu où l'on sent une vague menace. Tout semble calme, mais la violence est là, les êtres sont là mais sans consistance. Même la très charnelle Isabelle Huppert devient presque diaphane dans sa petite robe de toile.
Sentiments étranges que procure ce film: attentes, agacement, étouffement, malaise...
Si c'était là le propos de Claire Denis, c'est parfaitement réussi.

DREAM de Kim Ki-duk


Synopsis: les rêves d'un homme se réalisent par le truchement d'une jeune somnambule

Après l'extatique "Printemps,été,automne, hiver...et printemps",l'astucieux "Locataires" et le troublant "l'Île", Kim Ki-duk nous parle ici des liens entre le rêve et la réalité.
Ce n'est pas le meilleur de ses films mais on reconnaît ici son talent qui sait, par des moyens simples, exprimer des choses complexes. Ici, l'image est fractionnée par des tentures transparentes qui voilent les choses, nous les suggèrent et les opposent à la réalité la plus crue.
Ce jeu pervers entre le rêve et la réalité aboutit à des extrêmes. Les rêves ne cesseront que lorsque la réalité disparaîtra... à moins que ce ne soit l'inverse.

mercredi 24 mars 2010

BLANC COMME NEIGE de Christophe Blanc (sic)


Acteurs: François Cluzet, Olivier Gourmet, Louise Bourgoin
Synopsis: Un homme au sommet de sa réussite sociale, voit sa vie basculer à la mort de son associé.

Thriller à la mécanique implacable. Le héros, confronté à la maffia de l'Est, ne prend jamais la mesure de ce qui lui arrive et se trouve embarqué de plus en plus loin dans la peur et la violence.
Cluzet convient parfaitement pour ce rôle tendu, nerveux, paumé.
Olivier Gourmet dans un rôle un peu différent de ceux dans lesquels on a l'habitude de le voir est excellent.
Louise Bourgoin a encore quelques raideurs dans le jeu. Il faudrait qu'elle retrouve l'aisance qui lui a valu son succès sur Canal+
Quant à moi, je n'ai pas été bon dans mon rôle de spectateur et j'ai eu beaucoup de mal à "entrer" dans le film.

LE TEMPS DE LA KERMESSE EST TERMINE de Frederic Chignac


Acteurs: Stephane Guillon, Aïssa Maïga
Synopsis: A cause d'une panne de voiture, un homme se retrouve coincé dans un village africain situé au milieu de nulle part

Ce film est porté essentiellement par Stéphane Guillon, excellent, mais dont il faudra attendre un rôle très différent pour pouvoir juger si c'est un bon acteur.
Il incarne "l'homo occidentalus" moyen, qui n'a qu'une hâte, se tirer du guépier où il s'est fourré. Il utilise les hommes du village comme des moins que rien pour l'aider à faire redemarrer sa voiture. Pour tuer le temps il couche avec la belle africaine du village.
Elle a le même objectif: sur ordre du chef de village, partir pour aller en France et permettre ainsi au village de survivre.
Incompréhension totale entre ces deux êtres. Pas ou peu de sentiments, juste deux utopies qui se confrontent. Utopie du blanc qui croit faire partie d'une race supérieure; utopie de l'Afrique qui s'imagine que le salut se trouve en Occident.
Ce film est à mon avis "à manier avec des pincettes". j'en veux pour preuve la réaction de la salle au dialogue suivant:
Lui:"Non, tu ne viendras pas en France, tu y serais mal. Et d'ailleurs tu ne saurais rien faire"
Elle:"Je fais le riz"
Hilarité dans la salle!!!
Il y a encore beaucoup de boulot pour qu'on arrive à accepter des valeurs différentes des nêtres. Tiens, une idée: si on lançait un débat sur "les identités internationales"

jeudi 18 mars 2010

ACHILLE ET LA TORTUE de Takeshi Kitano


Synopsis:Parce que tout petit déjà il aimait dessiner,un homme consacre sa vie à la peinture. Jamais admis comme peintre de talent il entreprend, avec sa femme, une quête de reconnaissance artistique qui l'entraîne dans un grand n'importe quoi.
Acteurs: Takeshi Kitano plus d'autres

Kitano, j'adore!
Cet homme à la gueule étrange (la moitié du visage paralysé à la suite d'un accident de moto) est un touche à tout de génie, vénéré au Japon. Peintre, cinéaste, poète, romancier, animateur télé (dont des jeux improbables), tout lui réussi. Elevé à la dure par un père "yakuza" obligé de travailler pour gagner sa vie et une mère de condition modeste qui le battait pour qu'il travaille bien à l'école, il intègre petit à petit le monde du cinéma, d'abord en tant qu'acteur, puis en tant que réalisateur. Deux chef-d'oeuvres à son actif: "Sonatine" et l'excellentissime "Hana-Bi".
En tant qu'acteur, il vole la vedette à tout le reste du cssting et cela sans exprimer quoi que ce soit ni par des jeux de physionomie ni par des mots.
En tant que réalisateur, il porte en lui le Japon et tous ses films parlent de ce pays "détonant" où l'on voit des hommes cravatés travaillant comme des malades que l'on trouve le soir vautrés sur le trottoir après des soirées "saké" quotidiennes, des femmes gardiennes redoutables du cercle familial qui n'arrêtent pas de hanter magasins et restaurants avec des copines, des ados portant toute la journée l'uniforme de leur collège et dès l'école terminée se transforment en personnages de mangas ou en "barbies" érotiques, d'immenses tours enserrant des petites rues bordées des maisons traditionnelles en bois et papier et des temples zen, une foule immense qui se déroule sans heurt et de tout ce mélange explosif ressort un sentiment de paix profonde.

Voilà le cinéma de Kitano: violence, tendresse, auto-dérision. Ce film, excellent, n'y échappe pas. A voir!

NORD de Rune Denstad


Les tribulations d'un norvégien parcourant le pays à la recherche d'un enfant qu'il n'a jamais vu.
Le "JOURNAL" maître à penser de ce qui est bon ou mauvais en matière de culture est très élogieux à propos de ce film: loufoque, baroque, poétique, métaphysique, ...
Eh bien moi, l'amateur de cinéma lambda, j'ai trouvé ce film très chiant, sinistre et insipide.

jeudi 11 mars 2010

EDITO


Je suis en retard!!!
C'est la faute à Oscar.
Comment? notre brillant Audiard
Bardé de ses César n'apparait nulle part?
Comment? notre belle Cotillard
Spécialiste du mime de chanteuse de trottoir
Auréolée de Cesar et d'Oscar
N'est pas promue Reine des Stars?
J'en suis hagard,
J'erre dans les rues au hasard
Et prie Saint Pierre et Saint Lazare
De me réveiller de ce cauchemard.
Voilà, je vous le dis sans fard
L'unique raison de mon retard.

UNE EDUCATION de Lone Scherling


Synopsis: une brillante adolescente qui se prépare à entrer à Oxford rencontre un homme plus âgé qu'elle qui l'initie à une vie luxueuse et aisée.
Acteurs: Carey Mulligan, Peter Sarsgaard
Vous avez dit:"comédie"? C'en est une assurément, mais d'un excellent niveau. Pas de temps mort, excellente réalisation, humour et chic très british, acteurs parfaits notamment "Minnie" qui fait penser à Audrey Hepburn et que l'on a déjà vu dans de nombreux films dont le très beau "Orgueil et préjugés".
Vous avez dit:"comédie"? Eh bien non car le fameux "happy end" de ce genre d'exercice n'est pas du tout ce que l'on attend et donne au film un petit goût amer qui fait tout son charme.

SHUTTER ISLAND & THE GHOST-WRITER





Difficile de dissocier ces deux films:
SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese et
THE GHOST-WRITER de Roman Polanski
Voilà deux films à mon sens parallèles tout en étant très différents.
Tous deux relatent un affrontement entre deux hommes, DiCaprio/Kingsley pour l'un McGregor/Brosnan pour l'autre tous quatre excellents dans leurs rôles respectifs.
Tous deux se déroulent sur une île, espace clos.
Tous deux montrent le côté obscur des êtres et des choses, psychologique pour le premier, politique pour le second.
Tous deux sont réalisés par deux grands metteurs en scène au mieux de leur talent.
Tous deux se réfèrent consciemment ou inconsciemment à leur maître, Sir Alfred Hitchcock.
Je ne peux guère en dire davantage sans déflorer ce qui en fait deux grands films: la découverte progressive de la réalité qui entraîne une énorme tension.
Voilà très longtemps que l'on n'a pas eu l'occasion de voir des films de ce niveau.
Je vais quand même vous avouer que j'ai une petite préférence pour Shutter island qui va au plus profond du côté obscur de l'âme et vous entraîne dans le vertige de la folie.

mercredi 3 mars 2010

EDITO


"Nul n'est prophète en son pays" disait le Sage". Eh bien le Sage ne connaissait pas Jacques Audiard qui a tout raflé aux Cesars y compris le prix de la meilleure technicienne de surface.
Je trouve que les professionnels ont été pour le moins paresseux cette année. Il y avait "Welcome", "Le rapt", Vincent Lindon, Dominique Blanc, Florence Loiret-Caille, etc... Les professionnels ont ils voulu faire pression sur le jury des Oscars? Nous serions une fois de plus dépendants des américains, ou s'agirait-il de copinage? En tout cas, c'est décevant. Quant à Jeanne Balibar pour qui j'ai eu jusqu'à présent beaucoup de respect, elle ne me plait guère dans le rôle de "Peggy".

Au programme cette semaine, deux vies de femmes bien différentes comme vous allez le voir.

LA TISSEUSE de Wang Quan An


Acteurs: Yu Nan, Cheng Zhengwu
Synopsis: La vie, brève, d'une ouvrière dont le mari distant et le fils ne la satisfont pas

L'héroîne, soumise à un rythme infernale dans l'usine de tissage où elle est ouvrière,vie une vie monotone, sans but et peu satisfaisante. Son mari, au chômage et devenu marchand de poissons ne la satisfait pas. Son fils, soit disant doué pour le piano, ne la comble pas davantage. Elle traîne ainsi sa vie lorsqu'elle découvre qu'elle est atteinte d'une maladie incurable et qu'elle n'a plus que quelques mois à vivre. Elle tente de réagir en reprenant contact avec son premier amour avec lequel elle passe un week-end au bord de la mer. A son retour, elle est hospitalisée et meurt.
Wang Quan An (Le mariage de Tuya) parle souvent de la mort. Ici, il parle non seulement de la mort mais d'une vie vide, inutile, sans idéal, sans rien.
C'est fait avec beaucoup de talent et l'on se laisse imprégner par cet immense vide, par cette certitude qu'une vie ne sert à rien.
En sortant du cinéma, l'eau du canal était grise, le ciel était bas, le vent poussait des sacs plastics aux couleurs délavées, la pluie était froide. En rentrant chez moi, je me suis aperçu que je n'avais plus de pain. Heureusement, je n'avais pas de cyanure sous la main.

LA REINE DES POMMES de Valérie Donzelli


Acteurs: Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm,...
Synopsis: Une jeune femme est dévastée car son grand amour l'a quittée. Pour oublier, une cousine lui conseille de multiplier les aventures

Voilà ce que j'appelle un film "surprise". Bonne, très bonne en l'occurence. Cela commence par Charles Trenet, se poursuit pas Mozart et se termine par Biolay. Et nous voilà dans une ambiance légère. Tout au long de ce film et au fil de ses rencontres l'actrice-réalisatrice n'arrête pas de pleurer à chaudes larmes son amour perdu. Mais c'est drôle, tendre, frais, un brin coquin, bref, un film qui vous met de bonne humeur.
Tous les acteurs jouent à merveille cette petite comédie bien ficelée qui parle d'apparences, de faux-semblants, de vision déformée par son humeur du moment.
Bref, j'ai passé un excellent moment (et je n'étais pas le seul, vu les réactions de la salle pleine à craquer).
Que c'est bon le cinéma qui ne se prend pas la tête et... "la petite tisseuse du dessus peut bien aller se rhabiller" (désolé)