mercredi 24 février 2010

LA REGATE de Bernard Bellefroid


Synopsis: un adolescent de 15 ans tente de fuir la violence paternelle par le sport, en l'occurence, l'aviron
Acteurs: Joffrey Verbruggen, Thierry Hancisse, Sergi Lopez et Pénélope Lévêque

Bernard Bellefroid, jusqu'alors spécialiste de documentaires, avait précédemment fait un film sur la violence au Rwanda. Il traite là de la violence familiale, celle entre un père et un fils. Sujet difficile, relativement peu traité au cinéma et "casse-gueule".
Bellfroid a presque entièrement réussi cette gageure.
Réussi par la vérité des personnages remarquablement interprétés par Joffrey Verbruggen (Alexandre, l'adolescent) et Thierry Hancisse (le père que l'on a pu voir récemment dans "Un soir au club").
Réussi par le contraste entre les scènes sombres, closes, presque intra-utérines des relations entre père et fils et celles lumineuses des bords de Meuse où Alexandre tente d'échapper à l'emprise de son père.
Réussi par la façon dont Bellefroid traite du sujet. Certes le pére est violent, mais c'est aussi un homme débordant de tendresse; certes le fils est en demande de tendresse mais refuse systématiquement toutes les tentatives de son père.
Un peu moins réussi par certains côtés convenus notamment la fin un peu prévisible.
Au-delà de cet affrontement père-fil, ce beau film parle avec beaucoup d'intelligence et de tendresse de la difficulté qu'ont les hommes (ici le père) à montrer leur sensibilité, à parler de leurs manques. Education, poids des stéréotypes de la société ? Cela fait des hommes blessés qui ne peuvent plus s'exprimer que par la violence.
Ce film est peut-être une tentative d'explication des horreurs que l'humanité connaît, comme au Rwanda par exemple.

mardi 23 février 2010

L'AUTRE DUMAS de Saffy Nebbou



Acteurs: Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Mélanie Thierry, Dominique Blanc, Catherine Mouchet...
Synopsis: Auguste Maquet, nègre d'Alexandre Dumas tombe amoureux d'une jeune admiratrice de Dumas et se fait passer pour lui...

Film sans surprise, dont le réel intérêt réside dans le jeu des acteurs. Alexandre Dumas entre bien dans la peau de Gérard Depardieu (à moins que ce ne soit l'inverse), Poelvoorde est très bien dans ce rôle d'homme envieux, aigri, vivant à l'ombre d'un géant, Mélanie Thierry est fraîche.
Mais ce que j'ai adoré ce sont les deux personnages de femmes mûres tenus par Dominique Blanc et Catherine Mouchet. Ce sont elles qui mènent la barque dans ce film. C'est un régal de voir ces deux excellentes actrices qui s'en donne à coeur joie dans ces rôles de femmes énergiques, acides, virevoltantes. Grâce à elles deux, ce film évite le côté convenu et popote qui le menaçait.

mercredi 17 février 2010

C'EST ICI QUE JE VIS de Marc Recha


Dans ma petite tête de piaf je me suis dis:" Cet hiver est interminable, il fait froid, il fait gris. Je vais aller au cinema voir des oiseaux qui chantent et qui plus est en Espagne!" C'est donc le coeur léger et plein d'espoir que je me dirigeais vers le MK2 Beaubourg.
Je m'installe, il fait bon, je me sens "benaise" comme on dit en Champagne. La salle s'éteint, l'écran s'allume et là, que vois-je?(dans le désordre): un oiseau en cage qu'on force à chanter, une banlieue pourrie, un ado muet, des baskettes trouées, les coucougnettes de Sergi Lopez, un autre qui se les gratte, des chiens cons qui courent comme des malades après un leurre, un renard pelé, etc...
Et certains critiques appellent ça de la poésie !!!
Beurk, beurk...

LE TEMPS DES GRÂCES de Dominique Marchais


Ce film documentaire, enquête sur l'agriculture et le monde rural d'aujourd'hui, est à voir absolument.
Comme l'a déjà fait Depardon, ce film fait un état des lieux du monde agricole. Mais il est bien plus que cela. Au travers d'interviews d'agriculteurs, d'agronomes, de scientifiques, d'écrivains, etc..., ce film, construit en patchwork, pose la question essentielle: le conflit entre la production industrielle de masse ou l'expoitation raisonnée des sols pour préserver non seulement la qualité des produits mais également l'avenir de notre planète.
Dit ainsi,cela peu rebuter. Mais, c'est à tout moment passionnant.
On peut, si l'on en a envie, faire le reproche à ce documentaire d'être un peu à sens unique: le salut est dans l'agriculture biologique. A vous de juger.
Mais la qualité de ce documentaire c'est d'éviter les clichés. Vous ne verrez pas ici une nature idyllique à la Rousseau. Les paysages nous sont présentés tels qu'ils sont, sous un ciel gris, sous la pluie, dans les brumes avec des trouées lumineuses, bref la réalité.Mais curieusement, cette réalité nous emmène loin, vers les premiers âges, lorsque la nature était encore peulplée de phénomènes incompréhensibles et terrifiants pour l'Homme. En témoigne la dernière image, des vaches en contre-jour, s'abritant de la pluie sous des arbres. J'y ai ressenti la même émotion que lorsque j'ai visité Lascaux ou Pech'merl.
A voir

mercredi 10 février 2010

LE REFUGE de François Ozon


Acteurs: Isabelle Carré, Louis-Ronan Choisy, ...
Pitch: Après la mort par overdose de son compagnon, Mousse (Isabelle Carré) toxicomane et enceinte part se réfugier dans une maison un peu isolée, proche de la mer.

Pour ce film, François Ozon voulait une actrice réellement enceinte pendant le tournage. Il a choisi Isabelle Carré.
Il a tourné avec une petite équipe; ils étaient huit sur le plateau, acteurs compris.
Et cela donne un film que je trouve magnifique.
Cette maison "refuge" est chrysalide, Mousse est doublement chrysalide, de l'enfant qu'elle porte et d'elle-même, le personnage de Louis-Ronan Choisy lui aussi est en train de s'éveiller à lui-même.
Tout est en suspens, en attente dans ce film. Peu de mots, la caméra, par de multiples gros plans, fouille le visage intense d'Isabelle Carré. Pour traduire la lente quête d'eux-même des personnages, Ozon joue avec des images doubles de miroirs qui depuis Cocteau "réfléchissent".
Ozon sait magnifiquement traduire la douceur, la force, la sensualité de Mousse.
Je peste souvent contre les films français nombrilistique et/ou indigents.
Voilà un film intimiste parfaitement réussi.

A SERIOUS MAN d'Ethan et Joel Coen


Acteurs: Michael Stuhlbarg, Richard Kind
Pitch: Larry, membre d'une communauté juive d'une petite ville des Etats-Unis, voit sa vie partir en quenouille: divorce imminent, enfants indifférents, situation professionnelle en suspens,...

Je n'ai beaucoup aimé ce film. Il n'y a rien de très original, le scénario part dans tous les sens, impression d'avoir déjà vu plusieurs scènes. J'ai du mal avec les films des frères Coen. je ne sais pas jamais s'il faut crier au génie ou si c'est n'importe quoi. Dans le cas présent, c'est plutôt cette deuxième possibilité.

EDITO


Triste semaine avec la disparition de Pierre Vaneck et de Georges Wilson. Même s'ils ont tous deux une filmographie impressionnante, c'est surtout le théâtre qui les a animés en tant qu'acteurs et, pour ce qui concerne Georges Wilson,pilier du TNP, la mise en scène.
Je voudrais joindre à cet hommage, Roger Guerin, excellent trompettiste de jazz,qui a joué avec les plus grands, Quincy Jones, Dizzy Gillespie, Martial Solal, Michel Legrand et Django Reinhardt.
"Salut les artistes"

mercredi 3 février 2010

ERRATUM


Eh bien voilà! tous ces gros personnages m'ont mis la tête à l'envers et mes textes aussi. En fait, il faut lire dans l'ordre: l'Edito, La merditude des choses, Sumô et Océans.

OCEANS de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud


Acteurs: inconnus (dont certains très gros)
Pitch: "Que d'eau, que d'eau"

Pas d'inattendu dans ce genre de documentaire. On sait ce que l'on va voir, on en prend plein les yeux, on rêvasse un peu et l'on en sort paisible.
Rien à dire non plus. Allez voir ce film, ne serait-ce que pour compléter la trilogie; après la Terre et ses insectes, le Ciel et ses oiseaux, voici la Mer et ses poissons.
Jacques Perrin et son complices font un travail remarquable. Et puis j'ai une tendresse particulière pour Jacques Perrin. Avec ses airs d'éternel gamin ce monsieur est devenu un grand producteur. Bravo !

SUMÔ de Sharon Maymon


Acteurs: inconnus
Pitch: en Israël, Herzl perd son emploi parce qu'il est trop gros. Plongeur dans un restaurant japonais, il découvre le Sumô et décide de monter une équipe avec ses copains aussi imposants que lui.

Attiré par la "bande-annonce" pleine d'humour et ayant envie de quelque chose de "léger" (?!*§?) après avoir vu "La merditude..." j'ai été voir ce film le coeur guilleret. Patatras (ou plutôt "patapouf"), seule est drôle la bande-annonce. Le reste (et c'est long un reste) n'est qu'un fade copier-coller de "The full monty".

LA MERDITUDE DES CHOSES de De Helaasheid Der Dingen


Acteurs: inconnus pour la plupart
Pitch: un ado de 13 ans, Gunther, vit avec son père et ses oncles qui passent la majorité de leur temps au café
Atmosphère irrespirable. Ces sous-hommes qui ne pensent qu'à picoler, forniquer jouent les "hommes", les vrais de vrais, ceux qui sont costauds, qui ne se laissent pas marcher sur les pieds et qui sont fiers d'étaler leur connerie. Au milieu de ça, Gunther essaye de vivre sa vie d'adolescent avec ses rêves, ses peurs, ses timidités. Mais que faire parmi ces "hommes" qui passent du café à la prison, de beuveries en beuveries et qui meurent jeunes, suant l'alcool par tous leurs pores.
Toute cette ambiance glauque, poisseuse, brutale est magnifiquement rendue. Pas d'espoir. Les prises de vues sont "serrées" dans des décors trop petits pour ces hommes qui tiennent un place considérable. Quasiment pas d'extérieurs.
Si, à la fin où Gunther, devenu écrivain et adulte, apprend à son fils à faire du vélo sur une route de campagne déserte; vague lueur d'espoir pour conclure ce film étouffant.

EDITO


Tous les ans c'est la même chose; arrivé février, on commence à trouver que tout un hiver c'est long. D'autant plus que cette année nous n'avons pas été gâté: grand froid, pluie, ciel bas et gris, neige, grippe h1n1 (coulé !).
Vous avez vu le temps hier? Une horreur!
Et pourtant, quelle belle journée pour moi et quelques amis. Rosette, comme elle le fait tous les mois, nous avait convié à aller au cinéma ensemble voir "Océans". Je parlerai de ce film ci-aprés. Mais, dès à présent, je veux vous dire que ces rencontres mensuelles sont des moments de pur bonheur. Nous voyons un film et après la séance nous nous retrouvons dans un café pour parler du film, mais surtout pour papoter, juste pour le plaisir, juste pour découvrir les autres, juste pour se sentir bien.
C'est là toute la force de l'Association "Place des Fêtes". Elle sait créer ces instants magiques.